Fiscalité de la cession du fonds de commerce
Un fonds de commerce se définit comme la combinaison d’éléments matériels et immatériels dédiés à l’exercice d’une activité commerciale ou industrielle.
Ce patrimoine commercial inclut, entre autres :
- L’équipement et le mobilier utilisés dans l’exploitation quotidienne.
- Des actifs immatériels précieux tels que la clientèle, le droit au bail, ou le nom commercial.
Ces éléments jouent un rôle crucial dans la valeur et l’attractivité du fonds de commerce sur le marché.
Lors de la transmission d’un fonds de commerce, il est essentiel de comprendre que la vente englobe la cession des actifs tangibles et intangibles.
Néanmoins, certains actifs comme les biens immobiliers, les dettes et créances, ou encore certains contrats et documents comptables, ne sont généralement pas inclus dans la transaction, sauf dispositions particulières.
La cession de fonds de commerce représente donc une étape clé dans la vie d’une entreprise, permettant à l’acquéreur de bénéficier d’un ensemble d’actifs commerciaux prêts à l’emploi.
Pour les vendeurs, cette opération est l’occasion de valoriser et de transférer leur activité commerciale à un nouveau propriétaire.
Pour les chefs d’entreprise envisageant la vente de leur fonds de commerce, ainsi que pour les agences immobilières spécialisées dans le commerce et l’industrie, il est crucial de maîtriser les nuances de ce processus complexe.
La connaissance approfondie des composantes d’un fonds de commerce et des modalités de sa cession peut grandement influencer le succès de l’opération.
L’essentiel à retenir
Implications Fiscales pour le Vendeur :
Implications Fiscales pour l’Acheteur :
Cas Particuliers :
Sommaire
1 – Cession de fonds de commerce : quelle fiscalité ?
Lorsqu’il s’agit de la vente d’un fonds de commerce, deux acteurs principaux sont impliqués : le cédant (le vendeur) et le cessionnaire (l’acheteur).
Cette opération, concernant un actif précieux, implique des implications fiscales significatives pour les deux parties.
Pour les chefs d’entreprise et les professionnels de l’immobilier commercial, il est crucial de comprendre ces conséquences pour naviguer efficacement dans le paysage fiscal de la cession de fonds de commerce.
La fiscalité de la cession d’un fonds de commerce est un sujet complexe, touchant autant le vendeur que l’acheteur.
Chaque transaction est unique et requiert une analyse approfondie pour optimiser les implications fiscales et respecter les obligations légales.
Pour le Cédant
La vente du fonds de commerce peut entraîner des obligations fiscales telles que l’imposition sur les plus-values, qui dépend de la structure juridique de l’entreprise et de la durée de détention du fonds.
Les bénéfices réalisés et les éventuelles plus-values sont soumis à l’impôt, avec des règles spécifiques pouvant offrir des abattements ou exonérations sous certaines conditions.
Pour le Cessionnaire
Les droits d’enregistrement
L’acquisition d’un fonds de commerce est également sujette à des droits d’enregistrement, dont les taux varient en fonction du prix de vente.
De plus, l’acheteur doit être vigilant quant à la reprise des dettes ou des engagements fiscaux antérieurs du vendeur, pouvant affecter le coût total de l’acquisition.
Il est essentiel pour les parties prenantes de se faire accompagner par des experts en droit fiscal et en droit des affaires pour s’assurer que toutes les conséquences fiscales sont correctement anticipées et gérées.
La planification fiscale et la diligence raisonnable jouent un rôle crucial dans la minimisation des risques et des coûts fiscaux associés à ces transactions.
L’article 674 du Code général des impôts (CGI) prévoit que le montant minimum des droits d’enregistrement est de 25€.
La solidarité fiscale
La solidarité fiscale représente une dimension importante de la fiscalité liée à la cession de fonds de commerce, impliquant une responsabilité partagée entre le cédant (vendeur) et le cessionnaire (acheteur) pour le paiement de certains impôts.
Cette responsabilité conjointe, encadrée par l’article 1684 du Code Général des Impôts (CGI), souligne la nécessité pour les acquéreurs et vendeurs de fonds de commerce de bien comprendre leurs obligations fiscales lors d’une transaction.
La solidarité fiscale s’applique notamment à l’impôt sur les sociétés ou l’impôt sur le revenu, ainsi qu’à la taxe d’apprentissage.
Elle débute à partir du moment où le cédant dépose sa déclaration des résultats et s’étend sur une période de 90 jours.
Il est crucial de noter que cette période peut être réduite à 30 jours sous certaines conditions, modifiant ainsi les responsabilités fiscales des parties impliquées.
Pour les chefs d’entreprise et les agences immobilières engagés dans la cession ou l’acquisition de fonds de commerce, il est essentiel d’intégrer cette notion de solidarité fiscale dans leur planification stratégique.
Une évaluation préalable des implications fiscales peut permettre d’identifier les risques potentiels et d’optimiser la structure de la transaction pour minimiser les obligations fiscales.
La solidarité fiscale met en lumière l’importance d’une diligence raisonnable approfondie et d’une négociation minutieuse des termes de la cession.
Les parties peuvent envisager de stipuler des clauses spécifiques dans l’accord de cession pour clarifier la répartition des responsabilités fiscales et limiter les risques associés.
La fiscalité suite à la cession d’un fonds de commerce revêt une importance capitale pour le vendeur, impactant directement les bénéfices issus de la vente.
Comprendre les implications fiscales permet aux cédants d’optimiser leur stratégie financière et de se conformer aux obligations légales.
2 – Les conséquences fiscales pour le cédant
Impôt sur les Bénéfices
La vente d’un fonds de commerce déclenche l’imposition immédiate sur les bénéfices réalisés, qui englobent :
- Bénéfices d’Exploitation : Les gains accumulés depuis le dernier exercice fiscal.
- Bénéfices en Sursis : Les provisions antérieurement constituées et rendues obsolètes par la vente.
- Plus-Values sur Actifs : Les gains issus de la vente d’actifs immobilisés.
Le cédant doit informer l’administration fiscale de la transaction dans les 45 jours, en spécifiant les détails de la cession et l’identité de l’acheteur, conformément à l’article 201 du CGI.
Les bénéfices seront soumis à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu, selon le statut juridique du vendeur.
Contribution Économique Territoriale (CET)
La CET, due pour l’intégralité de l’année fiscale, reste à la charge du vendeur en cas de cession en cours d’année.
Toutefois, un accord entre cédant et cessionnaire peut prévoir une répartition du paiement de cette taxe.
Si la transaction se réalise au 1er janvier, l’acheteur assume les obligations fiscales basées sur les évaluations du vendeur.
Paiement de la TVA sur la Cession
La vente globale d’un fonds de commerce entraîne normalement l’exigibilité de la TVA.
Le vendeur est tenu de déclarer cette TVA dans un délai variant entre 30 et 60 jours, selon son régime fiscal.
Une exonération est possible si la totalité du fonds est vendue et si l’acheteur est assujetti à la TVA.
Pour les chefs d’entreprise et les agences immobilières, ces informations soulignent l’importance d’une préparation rigoureuse et d’une compréhension approfondie des implications fiscales liées à la vente d’un fonds de commerce.
L’accompagnement par des professionnels en droit fiscal et en droit des affaires est essentiel pour naviguer avec succès dans ces complexités et maximiser les avantages financiers de la transaction.
3 – La Taxation de la plus-value de la cession du fonds de commerce
La réalisation d’une plus-value lors de la vente d’un fonds de commerce se définit par la différence entre le prix de vente et la valeur initiale du fonds, représentant ainsi le gain potentiel pour le vendeur.
La fiscalité associée à cette plus-value dépend du régime fiscal sous lequel l’entreprise opère, soit l’impôt sur les sociétés, soit l’impôt sur le revenu.
Impôt sur les sociétés
Dans le cadre de l’impôt sur les sociétés, la plus-value est assujettie à un taux standard.
Pour les PME générant des bénéfices inférieurs à un certain seuil, un taux réduit peut s’appliquer, offrant ainsi un avantage fiscal significatif.
Impôt sur les revenu
Pour ce qui est de l’impôt sur le revenu, il est essentiel de distinguer les plus-values réalisées à court terme de celles à long terme, cette distinction reposant sur la période de possession du fonds de commerce.
Gains à court terme
Les gains à court terme sont intégrés au revenu imposable et soumis au taux habituel de l’impôt sur le revenu.
Gains à long terme
À l’inverse, les gains à long terme bénéficient d’un régime fiscal spécifique, connu sous le nom de "flat tax", combinant un taux d’imposition sur le revenu et des prélèvements sociaux.
Cette explication met en lumière l’importance pour les propriétaires d’entreprises et les professionnels de l’immobilier commercial de bien comprendre les implications fiscales liées à la cession de fonds de commerce.
Une planification fiscale judicieuse peut optimiser les retombées financières de la vente, soulignant l’importance de consulter des experts en fiscalité et en cession d’entreprise pour naviguer dans ces considérations complexes.
4 – Les cas particuliers
Les exonérations de droit
Pour les petites et moyennes entreprises (PME), l’exonération sur la plus-value réalisée lors de la vente d’un fonds de commerce peut être complète ou partielle, selon certaines conditions financières et la durée d’exploitation de l’activité.
Une exonération totale est applicable pour les entreprises ayant exercé leur activité pendant au minimum cinq ans, avec des recettes annuelles ne dépassant pas 250 000 € pour celles engagées dans des activités industrielles et commerciales, ou 90 000 € pour les activités non commerciales.
D’autre part, une exonération partielle est prévue pour les entreprises dont les recettes annuelles se situent entre 250 000 € et 350 000 € dans le secteur industriel et commercial, ou entre 90 000 € et 126 000 € pour les activités non commerciales, à condition que l’activité ait été exercée pendant au moins cinq ans.
Ces mesures fiscales sont conçues pour encourager la croissance et la pérennité des PME, en allégeant le fardeau fiscal associé à la transmission d’entreprise et en soutenant ainsi le dynamisme entrepreneurial.
La transmission d’une entreprise individuelle
Lors de la cession d’une entreprise individuelle, les gains réalisés peuvent bénéficier d’une exonération de la plus-value, qui peut être soit complète soit partielle.
L’exonération est intégrale si la somme totale des éléments cédés ne dépasse pas 300 000 €.
En revanche, l’exonération devient partielle si la valeur totale se situe entre 300 000 € et 500 000 €.
La transmission en cas de départ à la retraite
Lorsque le vendeur d’un fonds de commerce part à la retraite, il peut bénéficier d’une exonération totale sur la plus-value réalisée lors de la vente.
Cette exonération est soumise à plusieurs critères, notamment le fait que le vendeur ait exploité son activité durant au moins cinq ans.
De plus, il est nécessaire que le vendeur arrête toute activité professionnelle au sein de l’entreprise et active ses droits à la retraite soit dans les deux ans précédant, soit dans les deux ans suivant la vente.
La cession à un salarié / membre de la famille du Cédant
La législation issue de la loi de modernisation de l’économie (LME) prévoit une exonération des droits d’enregistrement pour les transmissions de fonds de commerce effectuées au profit des employés ou des membres de la famille du cédant.
Cette mesure fiscale avantageuse inclut un abattement jusqu’à 300 000 € et s’applique dans les situations suivantes :
- Elle concerne les apprentis et les employés qui sont liés par un contrat de travail avec l’entreprise cédée depuis au moins deux ans à la date de la transaction ;
- Elle s’étend également aux proches familiaux du vendeur.
Cette disposition vise à encourager la transmission d’entreprises au sein de la sphère professionnelle ou familiale, facilitant ainsi la continuité des activités commerciales sous une nouvelle direction tout en offrant un allègement fiscal significatif.
Le cas des marchandises neuves
Les produits neufs, y compris les matières premières utilisées dans le processus de production, constituent les actifs commerciaux principaux du fonds de commerce destinés à la vente.
D’après l’article 723, alinéa 1, du Code Général des Impôts (CGI), la vente de ces produits neufs dans le cadre d’une cession de fonds de commerce bénéficie d’une exonération des droits d’enregistrement et des taxes supplémentaires si cette transaction est assujettie à la TVA.
Par ailleurs, la législation prévoit un cadre spécifique pour la cession de certains actifs immatériels :
- Les marques de fabrique sont assujetties à la TVA lorsqu’elles ne sont pas utilisées activement, mais relèvent des dispositions de l’article 719 du CGI lorsqu’elles sont exploitées ;
- Les brevets d’invention ;
- Les droits relatifs à la propriété industrielle.
Ces dispositions soulignent l’importance de comprendre les implications fiscales associées à la vente de différents composants d’un fonds de commerce, en particulier pour les actifs immatériels et les stocks de marchandises neuves.
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