Cession fonds de commerce : quels contrats sont transférés ?
Dans le cadre complexe de la cession d’un fonds de commerce, chaque transfert ne se limite pas aux biens matériels mais s’étend aux contrats en cours qui façonnent l’activité quotidienne.
De la continuité des contrats de travail aux négociations délicates des polices d’assurance et des baux commerciaux, chaque détail contractuel est crucial pour assurer une transition harmonieuse et sécurisée.
Sachant que la législation encadre strictement la reprise des contrats afin de protéger les intérêts des différentes parties impliquées, cet article examine les types de contrats transférés automatiquement, ceux transférés facultativement, et les conséquences de ces transferts, en particulier sur les contrats de travail.
Sommaire
Définition d’un fonds de commerce
Un fonds de commerce représente l’ensemble des éléments nécessaires à l’exercice d’une activité commerciale ou industrielle.
Il englobe les biens matériels comme les équipements, le mobilier, les stocks de marchandises, mais aussi les éléments immatériels tels que la clientèle, le nom commercial, les contrats commerciaux, les droits de propriété intellectuelle et le bail commercial.
Essentiellement, le fonds de commerce constitue l’infrastructure sur laquelle repose l’activité d’une entreprise, lui permettant de générer des revenus et d’établir une présence sur le marché.
Cession d’un fonds de commerce : que comprend cette opération ?
La cession d’un fonds de commerce implique la transmission de l’ensemble des éléments qui le composent, cela inclut la vente des actifs matériels comme le matériel professionnel et les marchandises présentes, ainsi que la passation des contrats liés à l’exploitation du fonds.
Les contrats de travail des employés affectés au fonds sont également transférés au nouvel acquéreur, assurant la continuité des relations de travail.
De plus, le bail commercial attaché au local d’exploitation est cédé permettant au repreneur de bénéficier des mêmes conditions que le cédant.
Les aspects immatériels tels que la clientèle et le « goodwill » de l’entreprise sont également transférés, garantissant au nouvel exploitant une base solide pour développer et maintenir l’activité commerciale.
Les contrats automatiquement transférés lors de la cession d’un FDC
Contrats de travail des salariés
La cession d’un fonds de commerce ne permet en aucun cas de justifier le licenciement d’un salarié.
Conformément aux dispositions de l’article L. 1224-1 du Code du travail, qui imposent au nouvel employeur de reprendre les contrats existants sans altération des conditions initiales, telles que les rémunérations, les horaires et les bénéfices sociaux.
Cette mesure vise à garantir la continuité de l’emploi et à préserver les droits des salariés concernés.
Il est ainsi essentiel, lors de la cession, de documenter explicitement ces transferts dans l’acte de cession afin de clarifier la situation juridique des salariés.
Ce document devrait spécifier précisément le personnel concerné, ses conditions de travail ainsi que les conventions collectives applicables, conformément aux dispositions de l’article précité du Code du travail.
La cession d’un fonds de commerce, selon l’article susmentionné, implique également le maintien des avantages acquis et de l’ancienneté pour les salariés transférés, sans nécessiter de formalités additionnelles ni de consentement individuel.
L’acquéreur du fonds doit intégrer cette réalité dans sa planification, notamment par la réalisation préalable d’un audit social afin d’anticiper d’éventuels ajustements nécessaires et de garantir une transition sans heurts pour toutes les parties impliquées.
Bail commercial
La cession d’un fonds de commerce entraîne également le transfert automatique du bail commercial lié au local où s’exerce l’activité, sauf disposition contraire dans le contrat de bail.
L’article L. 145-16 du Code de commerce encadre cette procédure et stipule que toute clause visant à interdire la cession du bail au nouvel acquéreur est nulle.
Ainsi, le nouveau propriétaire bénéficie des mêmes droits et obligations que l’ancien locataire, ce qui est crucial pour la continuité de l’activité commerciale dans les locaux concernés.
Pour garantir la validité de ce transfert, le bail commercial doit être expressément mentionné dans l’acte de cession.
Le nouvel acquéreur devient alors le locataire en lieu et place du cédant.
L’acte de cession doit préciser les modalités de transfert du bail et, si le contrat initial l’exige, obtenir l’accord du bailleur.
Il est essentiel d’informer le bailleur de la cession, par des moyens appropriés tels que lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR), signification par huissier ou acte authentique, en respectant les dispositions spécifiques du contrat de bail.
Le non-respect de ces formalités peut rendre la cession inopposable au bailleur, compromettant ainsi le transfert du bail commercial.
Les contrats facultativement transférés lors de la cession d’un FDC
Contrats d’assurance
Concernant les contrats d’assurance, il incombe au cédant et au cessionnaire de convenir expressément de leur transfert.
Cette procédure inclut souvent la renégociation des polices d’assurance pour qu’elles s’adaptent aux besoins spécifiques du nouvel exploitant.
En effet, les polices telles que l’assurance incendie, la responsabilité civile ou la multirisque professionnelle doivent être révisées pour refléter les nouvelles conditions d’exploitation du fonds.
Pour garantir le bon déroulement de la transition de ces contrats, il est crucial de les mentionner dans l’acte de cession.
Ce qui vous permettra d’assurer soit leur transfert, soit leur résiliation suivie de la souscription de nouvelles polices au nom du repreneur.
Le respect de cette formalité évite toute interruption de couverture d’assurance, protégeant ainsi le nouveau propriétaire contre les éventuels aléas liés à l’exploitation du fonds.
Contrats avec les fournisseurs d’énergie, d’eau et de gaz
Les contrats avec les fournisseurs d’énergie, qu’il s’agisse d’électricité, de gaz ou d’eau ne se transfèrent pas automatiquement lors de la cession d’un fonds de commerce.
En règle générale, le repreneur est tenu de souscrire de nouveaux contrats à son propre nom pour garantir la continuité des services essentiels.
Toutefois, il est possible de trouver un accord pour transférer les contrats existants, ce qui nécessite souvent l’approbation préalable des fournisseurs de services concernés.
Pour éviter toute interruption de service lors du changement de propriétaire, il est essentiel de mentionner explicitement les contrats d’énergie dans l’acte de cession.
Cette mention permet au repreneur de négocier la reprise des services ou, le cas échéant, de conclure de nouveaux contrats.
Une telle précaution garantit que les services d’énergie et de télécommunications indispensables à l’exploitation du fonds de commerce se poursuivent sans discontinuité, assurant ainsi une transition fluide et efficace pour le nouvel exploitant.
Contrats de franchise
Les contrats de franchise peuvent être transférés avec le fonds de commerce, mais cette opération nécessite généralement l’approbation du franchiseur suite à des négociations et des vérifications supplémentaires.
La relation de confiance entre le franchiseur et le franchisé étant primordiale, le franchiseur souhaite souvent s’assurer que le repreneur respectera les standards et les conditions de la franchise.
Il est crucial que l’acte de cession inclue une mention spécifique concernant le transfert du contrat de franchise, ainsi que l’accord explicite du franchiseur.
Cette précaution garantit que le repreneur pourra continuer à exploiter la franchise sous les mêmes conditions que le cédant.
Contrats d’achats de marchandises et de fournitures
Les contrats d’approvisionnement en marchandises et de fourniture de services, essentiels à l’exploitation d’un fonds de commerce, peuvent être cédés au nouvel acquéreur.
Ce transfert est particulièrement crucial lorsque ces contrats sont indispensables à la continuité de l’activité commercial mais la cession automatique de ces contrats dépend généralement des stipulations contractuelles spécifiques et de l’accord des parties concernées.
Il est donc fondamental inclure de tel clauses dans chaque contrat d’approvisionnement et de fourniture.
Certains contrats peuvent contenir des dispositions exigeant le consentement préalable du fournisseur ou des conditions spécifiques pour le transfert des droits et obligations au nouveau propriétaire.
En outre, une négociation préalable avec les fournisseurs peut être nécessaire pour garantir la validité et l’efficacité de ces transferts.
Ainsi, une attention particulière doit être portée à ces contrats lors de la cession d’un fonds de commerce pour éviter toute interruption de service qui pourrait nuire à l’activité commerciale du repreneur.
Contrat spécifique à la cession de Bar et restauration
Ces contrats font référence à un accord commercial conclu avec la société spécialisée dans la fourniture de café, de machines à café, de bières et de services associé notamment dans le domaine de la restauration et de l’hôtellerie.
Lors de la cession d’un fonds de commerce incluant des équipements tels que des machines à café sous contrat avec une société de leasing ces contrats peuvent être transférés au nouvel acquéreur, sous réserve des conditions spécifiques du contrat initial et de l’accord du Loueur.
Généralement, le transfert nécessite l’approbation du loueur pour assurer la continuité des services et le respect des engagements contractuels.
En parallèle, le vendeur doit s’assurer que toutes les obligations de maintenance et de service stipulées dans les contrats sont pleinement satisfaites jusqu’à la date de la cession, garantissant ainsi la qualité du service à la clientèle et le respect des normes de la marque.
Une attention particulière lors de la cession d’un fonds de commerce doit être prêtée de la part du vendeur, à la documentation et à la transmission de ces contrats, en s’assurant de respecter les clauses contractuelles et de sécuriser l’approbation des entreprises qualifiées de Loueurs pour assurer une transition sans heurts et maintenir la qualité des relations commerciales établies.
Sinon, en cas de résiliation du contrat lors de la vente du fonds de commerce, le vendeur sera soumis aux pénalités stipulées dans le contrat initial.
Conséquences de la reprise des contrats
Lors de la cession d’un FDC, chaque type de contrat requiert une gestion méticuleuse afin de garantir la continuité des opérations, de maintenir les droits et obligations contractuels, et d’éviter tout risque juridique ou opérationnel pour les parties concernées.
Concernant les contrats de travail : la reprise garantit la continuité de l’emploi sans modification substantielle des conditions initiales, tout en assurant également le maintien de leur ancienneté et de leurs droits acquis.
Concernant les baux commerciaux liées aux locaux : la reprise assure toutefois la continuité de l’occupation des locaux pour l’activité commerciale.
Concernant les contrats d’assurance : tel que l’assurance responsabilité civile, l’assurance incendie, ou l’assurance multirisque professionnelle, une fois leur transfert convenu, cela mène soit à leur continuité, soit à une nouvelle souscription par le repreneur.
Concernant les contrats avec les fournisseurs : Bien que certains puissent être transférés automatiquement pour assurer la continuité opérationnelle, d’autres peuvent nécessiter des renégociations ou la conclusion de nouveaux accords, en fonction des termes spécifiques et des relations contractuelles établies.
Concernant les contrats de franchise : Si le fonds de commerce est exploité sous une franchise, le contrat de franchise doit être transféré avec l’approbation du franchiseur.
La gestion minutieuse des contrats, qu’il s’agisse de contrats de travail, de baux commerciaux, de contrats d’assurance, d’accords avec les fournisseurs d’énergie ou de contrats de franchise, est indispensable pour assurer une transition fluide et conforme aux obligations légales.
Mais quelles sont les meilleures pratiques pour gérer ces contrats afin d’éviter les interruptions de service et les litiges potentiels ?
Comment peut-on s’assurer que l’acte de cession détaille de manière exhaustive tous les contrats impliqués pour prévenir tout risque ?
Ces questions soulignent la nécessité d’une approche proactive et bien planifiée.
En fin de compte, la clarté et la précision dans la reprise des contrats non seulement garantissent la conformité juridique, mais assurent également la stabilité opérationnelle pour toutes les parties prenantes de la transaction.
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